www.amoureuxduvieuxlangeais.fr - 2016-2020En vous promenant dans la Vallée de la Loire, à Langeais, vous serez conquis par les paysages ligériens : la Loire au visage changeant, au fil des saisons et de ses périodes de hautes et de basses eaux, les coteaux et leur habitat troglodytique, les monuments construits avec la pierre traditionnelle de tuffeau.Mais si par hasard vous abandonnez un peu la vallée pour vous trouver sur le plateau c’est un tout autre visage de notre ville que vous allez découvrir.Vous allez franchir rapidement 45 mètres et vous retrouver au niveau de l’argile des plateaux.Le paysage change. Langeais est non seulement l'une des communes les plus étendues d’Indre et Loire mais encore l’une des plus boisées. C’est aussi le domaine des grandes chasses et on pratique encore la chasse à courre. On y rencontre de grandes étendues plates où poussent châtaigniers, chênes, pins et sapins et en sous-bois bruyères, ajoncs et genêts ce qui n’exclut pas les primevères, le muguet et les cèpes.D’où vient ce changement ?De la nature du sol et donc du sous-sol.L’ARGILE DES PLATEAUXLe sous-sol de la Touraine est essentiellement sédimentaire. Les sédiments qui constituent les roches se sont déposés dans des lacs ou dans la mer au cours des nombreuses transgressions qu’a subies notre région.L’ensemble de ces roches s’est formé au Crétacé (-90 millions d’années à -65 millions d’années).Les formations argilo-siliceuses qui recouvrent les plateaux de Touraine sont essentiellement formées d'argiles, de silex. Ces argiles reposent sur les formations turoniennes calcaires, dans lesquelles est creusé l’habitat troglodytique.Cette argile s‘est déposée dans une mer peu profonde sous un climat relativement chaud. Et oui la Touraine était sous les eaux il y a environ 60 millions d'années...L’argile des plateaux de Langeais contient des minéraux argileux qui lui donnent des propriétés particulières et qui justifient son emploi dans nos manufactures.Dans ces argiles on trouve des macro fossiles (lamellibranches, brachiopodes et surtout spongiaires) ainsi que des micro fossiles (notamment des spicules d’éponges).Les spongiaires sont des animaux aquatiques fixés dont le corps mou est soutenu par un squelette formé d’aiguilles de silice très fines : ces spicules sont facilement observables au microscope.LES BRIQUETERIESLes argiles sont des roches imperméables mais poreuses. Elles gonflent à l’eau et deviennent plastiques. Elles forment unepâte que l’on peut modeler. En séchant, elles deviennent fragiles mais reprennent leurs propriétés initiales en présence d’eau.La pâte cuite durcit et ce changement d’état est définitif.LE TRAVAIL ARTISANALA Langeais l’argile possède des propriétés particulières dues à sa composition chimique. Elle contient en effet deux minéraux particuliers : la kaolinite et la montmorillonite mélangées en proportions variables. Ses qualités plastiques sontidéales pour la fabrication de céramiques de toutes sortes.De tous temps on a travaillé l’argile sur nos plateaux ; à Cinq-Mars-la- Pile, commune voisine de la nôtre, on trouve une pile gallo-romaine faite de moellons et de briques. Le donjon de Foulque Nerra à Langeais, dont la construction est antérieure à l’an 1000, présente dans son architecture une alternance de pierres et de briques de faible épaisseur.Dès le XVIè siècle les registres paroissiaux font état de « marchands thuilliers » sur notre commune et ses hameaux. Mais sans doute cette activité a existé bien avant. Malgré le nom de Thuillier (utilisé jusqu’au début du XXè siècle) on fabriquait beaucoup plus de briques et de carreaux que de tuiles.Ce travail artisanal se pratiquait en famille.L’exploitation d’un thuillier groupait : sa maison, une écurie et parfois une grange. A proximité de la maison se trouvait le four à faire cuire les briques et le ballet qui deviendra « balai » à l’étymologie incertaine.Pendant l’hiver on extrayait la terre à la main dans des carrières à ciel ouvert. Femme et enfants transportaient l’argile sous le hangar (le balai).La terre séchait puis était étalée pour éliminer « les grabots » c’est-à-dire les gros silex.Ensuite, toujours à la main on préparait la pâte avant de la mouler dans des moules en bois pour faire briques et carreaux. Là encore les mains agiles de la famille étaient appréciées. Les briques et carreaux étaient mis à sécher puis venait le temps de la cuisson.Le thuillier avait à cœur de terminer sa première cuisson pour l’Ascension. Se tenait alors la fête des briquets ou des bouquets ; c’est l’origine de la fête de La Rouchouze (hameau de Langeais) qui se tient encore de nos jours.LES MANUFACTURESL’AGE DORLa demande de produits réfractaires va s’accélérer au début du XXè siècle. Entre les deux guerres on compte une dizaine d’entreprises à La Rouchouze.Face à la concurrence, nos industriels vont devoir moderniser leurs matériels. L’extraction va devenir mécanique. Les usines vont s’équiper de broyeurs Clérot pour broyer la terre et de malaxeurs mécaniques ; le transport qui se faisait par charrettes va être assuré par des camions.Avant les années 60, Langeais assurait 70% de la production française des réfractaires.LE DECLINL’arrivée du fuel va entraîner le déclin de nos usines de produits réfractaires. La terre de La Rouchouze supporte bien une montée lente en température mais elle ne supporte pas les chocs thermiques dus à une montée rapide comme c’est le cas avec le fuel.On aurait pu remédier à cet inconvénient mais l’opération était coûteuse et de plus la métallurgie était en crise depuis 1970. La lutte est sévère et inégale entre nos petites entreprises et les grands groupes qui se forment. La nouvelle conjoncture sonne le glas de nos briqueteries tourangelles.Ces « Briqueteries de Langeais et de Cinq Mars » gardent encore beaucoup de secrets qui vous seront livrés à la lecture de notre brochure. Pour vous la procurer, cliquez sur le bouton « Les Publications des AVL ».Spongiaires de la région de LangeaisLa pile de Cinq-Mars-la-PileAlliance de briques et de tuffeau pour la construction du donjon de Foulque Nerra avant l'an 1000Brique fabriquée à Langeais, avant cuissonLES FAIENCES ET LA TERRE DE LANGEAISL’argile de Langeais