www.amoureuxduvieuxlangeais.fr - 2020Langeais est une commune située au bord de la Loire : tout ce qui fait la réalité langeaisienne a été influencé par le fleuve. Ses rives sont habitées depuis plus de 30 000 ans parce que l’eau était présente et les conditions de vie y étaient possibles. Les activités qui y sont pratiquées ont de tous temps été inspirées par cette rivière majestueuse, les quelques lignes qui suivent en témoignent. Un accent sera plus particulièrement mis sur 3 thèmes qui ont marqué et marquent encore l’histoire de Langeais la ligérienne :- LE PONT DE LANGEAIS- LE CHANVRE - LES TANNERIESLANGEAIS : COMMUNE LIGERIENNELANGEAIS, la LIGERIENNELa Loire classée dès l’année 2000 sur la liste du patrimoine mondial a toujours été à la fois un lien entre les populations, un moyen de transport, une source de fertilité mais aussi une frontière parfois difficile à franchir à cause des caprices du fleuve. Grotte de La Roche Cotard à Langeais : ce site semble n'avoir été fréquenté que par l'homme de Néanderthal il y a plus de 30 000 ans Dès les temps paléolithiques les hommes ont vécu en Touraine. La grotte de la Roche Cotard située à Langeais, sur une propriété privée mais minutieusement inventoriée, en est le plus bel exemple. La civilisation romaine a laissé des traces dans toute notre région. C’est au IIIè siècle que le Christianisme apparaît en Touraine. En 397 lorsque Saint Martin meurt à Candes (sur la Vienne) ses fidèles de Touraine s’emparent de sa dépouille, la déposent dans une barque et la ramènent triomphalement à Tours. La légende raconte qu’au passage du corps du saint, les arbustes refleurissaient, d’où le nom de l’été de la Saint Martin. Les Rois et la cour ont emprunté le fleuve pour se rendre d’un château royal à un autre. N’oublions pas que Charles VIII est venu de Tours en bateau pour rejoindre sa promise Anne de Bretagne. C’est en effet à Langeais qu’eut lieu leur mariage en 1491, union qui créa les conditions de l’annexion de la Bretagne à la France en 1532. A la Renaissance, outre les rois et la cour, les poètes, les peintres vont apprécier notre région. « La Loire est une Reine et les Rois l’ont aimée » dit le poète. Quoi de plus vrai lorsque l’on voit le nombre de châteaux bâtis sur les rives du fleuve !!! Le fleuve royal qui faisait voyager les hommes se devait aussi de transporter les marchandises. Ses rives couvertes d’arbres fruitiers, de vignes, toutes les primeurs du « jardin de la France » étaient acheminées par voie fluviale. Et primeur entre toutes le melon : l’emblème de Langeais a été longtemps 3 melons. Mais pendant des siècles des droits frappent toutes les denrées (sauf le sucre) et les passagers. Les nombreux péages établis sur le fleuve au profit des seigneurs riverains, gênent la circulation. Après la Révolution et avec les débuts de l’ère industrielle la Loire va jouer un rôle important dans le transport des marchandises. Toues, gabarres, sapines puis ensuite bateaux à vapeur vont sillonner le fleuve. A la descente, les bateaux transportent bois, charbon, fer, tuiles et carreaux, faïences de Gien, Blois, Tours, Langeais, chanvre et cordages de la région de Langeais… A la remonte, ils Train de Gabarresacheminent, lorsque « le vent de galerne » souffle, sel, poisson de mer salé et séché, vins, chanvre et quelques produits exotiques. A Langeais ce n’est pas un hasard si Charles de Boissimon établit tout près du port son usine de production de tuiles, briques et faïences. Le port est actif et on y embarque toute la production des autres manufactures qui travaillent elles aussi la terre. Mais la concurrence du chemin de fer mettra un terme à cette aventure marchande laissant la Loire aux pêcheurs, aux baigneurs et maintenant à la navigation de plaisance. Au cours de l’histoire le fleuve a joué son rôle de lien fédérateur entre les populations. Ces gens de la Loire ont toujours éprouvé pour Elle et ses affluents de l’amour et de la fierté mais ils ont toujours aussi redouté les colères et les caprices du fleuve sauvage ; crues dévastatrices, embâcles par les glaces, basses eaux entravaient la navigation et le commerce. Usine de C. De BoissimonEmbâcles et débâcles près du pont de LangeaisLE PONT DE LANGEAISLangeais est situé sur un axe nord-sud important qui relie Le Mans à Poitiers. Voyageurs et marchandises doivent attendre le « passeur » lorsque la Loire le permet car il n’y a pas de pont entre Tours et Saumur. Casimir Boislesve, le maire de Langeais de l’époque, va batailler durement pendant 7 ans pour qu’enfin une ordonnance royale de 1839 « autorise la construction d’un Pont suspendu à double voie sur la Loire, devant la Ville de Langeais ». Après bien des vicissitudes le pont sera inauguré le 4 mars 1849. Notre pont suscite toujours beaucoup d’interrogations par son architecture…. Contemporain du château ou pas ? Pont médiéval ou non ? Mais revenons à son histoire pour le moins chaotique. En 1859 la foudre détruit une partie du pont. Reconstruit il fut inauguré en 1861. Il va connaître les affres de la guerre de 1870 et sera à nouveau reconstruit. Son importance n’étant plus à prouver il a été modernisé en 1934. La guerre de 1940 ne l'a pas non plus épargné : point stratégique entre France libre et France occupée il fut détruit pendant la guerre et reconstruit en 1950. Le pont a été renforcé en 1982 et 1983 pour permettre le passage de véhicules de gros tonnages et modernisé en 2006. De nos jours rénové, embelli, mis somptueusement en lumière il parade la nuit venue à l’entrée sud de notre Ville. Le pont de Langeais fait l'objet d'une nouvelle publication, plus riche, plus complète et en couleurs. La Loire y est à l'honneur. Pour vous la procurer cliquez sur le bouton "les Publications des AVL”. LE CHANVREIl était cultivé sur la rive gauche de la Loire, au sud de Langeais dans le village de Bréhémont. La graine de chanvre ou chènevis a besoin d’un terrain très humide pour germer. A Langeais le coteau est trop prés de la Loire et il n’y a que très peu de champs inondables. Mais de l’autre coté de « l‘iau » le sol alluvial et fertile des varennes, les crues de printemps dues à la fonte des neiges dans le Massif Central donnent à la plante les conditions idéales pour atteindre en 3 ou 4 mois ses 2 m de hauteur. Le Cher et l’Indre présents sur la commune de Bréhémont fournissent l’eau nécessaire au rouissage et autres opérations utiles pour passer de la plante aux balles de chanvre. Le chanvre était filé chez les particuliers pour un usage domestique, travaillé par les cordiers sur les bords de la Loire à Langeais ou expédié par bateaux en amont pour fabriquer cordages et voiles de bateaux. L’apparition du nylon a fait disparaître chanvre et chanvriers. Le chanvre aurait d’autres propriétés que nous n’évoquerons pas ici. Pour l’anecdote disons seulement que les bréhémoniers affirmaient que « lorsque les poules mangeaient des graines de chènevis, elles étaient saoules ». Le Chanvre a fait l’objet d’une publication des AVL. Pour vous la procurer, cliquez sur le bouton « Les Publications des AVL ». LES TANNERIESLes plus anciens habitants de langeais parlent encore de l’odeur pestilentielle qui régnait aux alentours de la dernière tannerie langeaisienne. Si la rive sud du fleuve est drainée par les grands affluents de la Loire : Cher, Indre et Vienne, la rive Nord prés de Langeais a son coteau entaillé par de nombreux petits affluents qui descendent des plateaux argileux. Si leur nom n’est pas connu hors de notre canton ils ont joué un rôle important dans notre ville. Ils ont pour nom le Breuil et la Roumer. Tout d’abord, lors des crues leurs eaux se mêlaient à celles de la Loire. La mémoire locale garde le souvenir des grandes crues de 1846, 1856, 1866 et 1907. Les eaux atteignaient en centre ville le premier étage des maisons. Quelques traces des niveaux d’eau sont encore visibles sur les murs des habitations de la Ville. Au XIXè siècle a été construit un tunnel de 800 mètres de longueur avant l’entrée de la rivière dans Langeais, qui débouche en aval de la Ville dans la Loire. Il permet d’évacuer le trop plein des eaux et est l’une des protections utilisées par la Ville pour se prémunir des crues dévastatrices du fleuve et de ses affluents. Toutes ces petites rivières prennent naissance sur les plateaux argileux qui dominent Langeais. Nos plateaux sont recouverts d’un immense massif forestier et parmi les essences rencontrées on trouve des chênes et des châtaigniers. Les écorces de ces jeunes arbres sont riches en tanin. Celui-ci a pour propriété de colorer les peaux mais surtout de les rendre imputrescibles. Sur la Roumer on fait état de « moulins à tan » dès 1652. Tout naturellement l’existence de ces moulins est liée à la présence de tanneries. Les registres paroissiaux nous apprennent l’existence de marchands tanneurs aux XVIè, XVIIè et XVIIIè siècles." Le XIXè siècle semble avoir été à Langeais celui des propriétaires tanneurs. Avant de procéder au tannage la peau brute doit subir de nombreuses opérations qui nécessitent toutes un travail en rivière. Les opérations suivantes ont également besoin d’eau pour se dérouler dans de bonnes conditions et la proximité de la Roumer favorisait ce travail important et long. La dernière tannerie de Langeais a fermé en1962 lorsque l’Institut de France propriétaire du château en a fait l’acquisition pour réaliser le parking du château. Les Tanneries ont fait l’objet d’une publication des AVL. Pour vous la procurer, cliquez sur le bouton « Les Publications des AVL ». La Loire à Langeais, comme tout le long du fleuve, a rythmé la vie, le travail de ses habitants au cours des siècles. La Loire site stratégique par excellence, a été un enjeu de poids au cours des derniers conflits. Le pont de Langeais a payé en 1870 et 1940 un lourd tribut. Un wagon souvenir, monument national des évadés des trains de déportation, nous rappelle qu’un train de déportés stationné en gare de Langeais en août 1944 a été, par erreur bombardé par l’aviation anglaise. Le souvenir de nombreux morts, de nombreux blessés secourus par la population langeaisienne et aussi de beaucoup d’évasions reste encore dans la mémoire et le cœur des langeaisiens qui ont vécu cette époque tragique. Le devoir de mémoire se perpétue tous les ans à Langeais, au mois d’août avec la venue des anciens déportés rescapés de ce train mais maintenant avec leurs enfants et petits enfants. Et pourquoi ce train était-il arrêté dans cette gare ? Le pont de chemin de fer qui traverse la Loire à Cinq-Mars-la-Pile commune voisine de Langeais, sur la ligne Saumur-Tours avait été bombardé et la circulation ferroviaire interrompue. La Loire restera donc toujours cette frontière naturelle, vivante et attachante, qui partage tant au point vue météorologique que géographique et historique notre pays en deux parties au nord et au sud de la Loire. Le Pont de langeais tel qu'il fut construit en 1849Le "nouveau" Pont de Langeais en cours de restaurationLe Pont de Langeais merveilleusement mis en lumièreDu chanvre dans les champs de BréhémontLe travail du cordierLa tannerie Grandpierre sur la Roumer près du château de Langeais en 1918Un tanneur de la tannerie Grandpierre en 1916Le parking du château en lieu et place de la tannerie GrandpierreLe wagon souvenir des évadés des trains de déportationLA MER A LANGEAISDouceur et climat ligériens ne sont pas de vains mots… Cette douceur trouve son origine très loin dans l’histoire de la Terre et dans l’établissement du lit du fleuve royal. Les mers qui ont recouvertsuccessivement notre région, au cours des temps géologiques, venaient de l’est. La Loire et ses affluents avaient un cours nord-sud. Il y a environ 25 millions d’années, une mer chaude dite « mer des faluns » estvenue du nord-ouest. Suite au plissement alpin le sol tourangeau s’est élevé d’environ 130 mètres. La mer des Faluns s’est retirée entrainant avec elle la Loire et ses affluents qui ont creusé leur lit dans les terrains secondaires déposés aux ères précédentes. Notre région s’est alors ouverte vers l’ouest et bénéficie d’unclimat de type océanique. Comparez leclimat d’Angers, Langeais et Tours avec celui de Dijon située sur la même latitude, quelle différence !!! Le Val de Loire a un climat ligérien doux et parfois humide qui donne à nos cieux un bleu ardoisé et une atmosphère feutrée typiques du Val de Loire.